Et si 2012 était l’année de l’économie sociale et solidaire ?
Un article sur le blog de Sandrine Salerno à propos de l'ESS et d'APRES-GE
Lire l'article: http://www.sandrinesalerno.ch/site/2012/02/et-si-2012-etait-l%E2%80%99annee-de-l%E2%80%99economie-sociale-et-solidaire/
Et si 2012 était l’année de l’économie sociale et solidaire ?
Cette année, au Forum économique mondial de Davos, on débattait de la question suivante : « Le capitalisme du 20ème siècle est-il en train de flouer la société du 21ème siècle?»
Il est des constats qui ne peuvent être niés indéfiniment. Impossible donc aujourd’hui, y compris à Davos, de contester le fait que les limites du modèle capitaliste ont été atteintes. A la succession des crises financières et écologiques s’ajoutent, partout dans le monde, un accroissement des inégalités, un chômage endémique et une régression des acquis sociaux. En misant sur une croissance économique et financière supposées illimitées, ce modèle s’est épuisé et vole en éclat.
Face à ce constat d’échec, des modèles de développement alternatifs se construisent. Dans le sillage notamment des forums sociaux mondiaux et européens, fleurissent des initiatives en faveur d’une « autre économie », une économie sociale et solidaire (ESS), au service de la population et qui respecte l’environnement. Un retournement de postulat en somme ; car avec l’ESS, le capital financier devient un moyen et non le but. Dans cette tentative de réinventer l’économie en la rendant plus démocratique, plus écologique et plus solidaire, de nombreux projets voient le jour et touchent des secteurs aussi variés que la mobilité, le commerce, l’habitat, l’agriculture, l’artisanat et l’industrie.
A Genève, l’ESS gagne aussi du terrain. En 2004, la création de la Chambre de l’économie sociale et solidaire, APRÈS-GE lui a offert une impulsion décisive. Signe de l’intérêt suscité, la Chambre n’a cessé de gagner en importance et regroupe aujourd’hui 250 membres institutionnels. Ces actrices et acteurs de l’ESS, toutes et tous signataires d’une charte de valeurs et de principes, s’engagent à traduire dans leurs activités des valeurs aussi fondamentales que le fonctionnement participatif, le respect de l’environnement, le bien-être social, la diversité, la solidarité, la cohérence et la gestion autonome.
Les entreprises de l’économie sociale et solidaire implantées à Genève sont actives dans pratiquement tous les secteurs de la société. Par ailleurs, avec plus de 23’700 emplois, l’ESS représente aujourd’hui 10% des emplois du territoire genevois. Un chiffre qui ne cesse d’augmenter.
La Ville de Genève s’engage activement pour l’amélioration de la qualité de vie locale, tout en veillant à ne pas compromettre celle des habitant-e-s d’autres régions du globe, ni celle des générations futures. Cet engagement va de pair avec un soutien en faveur du développement de l’économie sociale et solidaire.
Cet engagement me tient à cœur. Depuis mon entrée au Conseil administratif de la Ville de Genève, en juin 2007, j’ai fait de la promotion économique, du soutien à l’emploi et de l’économie sociale et solidaire des axes prioritaires de mon action. Cela s’est notamment traduit par un fort soutien à la Chambre de l’Economie sociale et solidaire, la réorientation de l’ensemble des lignes de subventions dédiées à la promotion économique vers des expériences concrètes de production et de consommation responsables ou encore par la redotation de la Fondation pour le développement des emplois et du tissu économique en ville de Genève (FONDETEC, +10 millions).
Afin de vous faire partager ces expériences d’une « autre économie » et de lancer le débat sur des questions plus globales liées à l’insertion professionnelle, au microcrédit ou encore à l’agriculture urbaine et de proximité, j’ai décidé de publier sur mon blog, pendant plusieurs semaines, des billets hebdomadaires relatifs à l’économie sociale et solidaire à Genève. En ces temps incertains, il me semble en effet primordial de revoir et discuter nos fondamentaux économiques et de jeter les bases d’un pacte économique et social durable. Cette discussion, cela fait quelques années que je l’ai débutée. Je l’ai d’ailleurs poursuivie le 2 février dernier au Palais de l’Athénée avec Monsieur Blaise Mattey, directeur de la FER. Je la continuerai dès aujourd’hui à travers ces pages, avec vous.