Augmenter les échanges économiques entre organisations de l'ESS : comment avancer vers une autre économie ?
29°Café des bonnes pratiques, mars 2013
Introduction
Ce café s'inscrit dans la suite de la réflexion des cafés 27 et 28 : nous autres, membres de l'ESS, adhérons à de beaux principes, avons pris des engagements qui les concrétisent (signature de la Charte), et pourtant nous ne les pratiquons guère. Pourquoi ?
En l'occurrence, pourquoi ne recourrons-nous pas d'avantage, dans nos pratiques d'achats, au marché interne de l'ESS ? Lorsqu'on consulte le portail de l'ESS genevoise, on est frappé par la diversité et la richesse de la palette de biens et services offerts. Il existe un potentiel d'échanges entre membres de l'ESS bien supérieur aux pratiques observées actuellement. Et pourtant, nous avons tous à cœur le développement de l'ESS, de ses membres et de leurs activités, parce que nous les jugeons plus justes, équitables et humaines que les activités du marché capitaliste. Il y a donc des obstacles et il faut s'atteler à les surmonter.
Synthèse
Présents : 8 entreprises membres, 3 ESS voisines (Vaud, Franche Comté, Haute-Savoie), 25 personnes.
Le débat s'attache dans un premiers temps à lister les freins aux échanges intra-ESS :
- on adhère aux principes de l'ESS, mais par pour faire des affaires
- le réflexe n'est pas là, et peut-être pas la motivation non plus
- on n'y pense pas et on ne se donne pas la peine d'y réfléchir
- on a des pratiques ancrées, les modifier signifie un effort
- prendre le temps de trouver un partenaire ESS, il faut le vouloir
- on ne connaît pas les possibilités du marché ESS régional
Pour résumer, comme le dit de façon suggestive Christophe Dunand, nous n'avons pas, ou peu, le réflexe « banane Max Havelaar ». La question est alors : comment acquérir et faire acquérir ce réflexe ? Plusieurs suggestions émergent du débat :
- populariser les offres de biens et services ESS
- le répertoire de ces offres existe déjà (voir le portail dans APRES-GE), on pourrait le cartographier pour le rendre plus attractif
- créer une boutique commune
- créer une ligne téléphonique à APRES qui oriente les membres acheteurs vers les membres vendeurs
- créer une bourse d'échange
- populariser la notion de « insourcing » par opposition à l' « outsourcing » du marché capitaliste
- organiser un salon d'affaires ESS (expéprience de Franche Comté) : cela permet à la fois aux membres de se rencontrer utilement et offre une promo tout public intéressante
- organiser des journées portes ouvertes de l'ESS, où tout un chacun peut visiter les entreprises membres d'APRES-GE
Toutes ces suggestions convergent vers la nécessité d'organiser un campagne d'information et de promotion des activités déployées dans le cadre de l'ESS, de mettre sur pied une stratégie de communication. Hors de la promo et de la com., point de salut ! Jusqu'ici, la communication d'APRES-GE a trop porté sur la Chambre en tant que telle et nous avons négligé de parler de ses membres et de ce qu'ils font. Il faut maintenant tordre le bâton dans l'autre sens. Le problème avec les campagnes de communication, c'est que cela coûte et qu'APPRES-GE n'a pas le budget pour le faire.
Les participants souhaitent que le secrétariat d'APRES planche sur le problème. Suggestion acceptée par Marc Biéler. Certains membres présents s'offrent à soutenir cet effort en participant à un groupe de travail qui serait créé à cet effet.
La fin du café est consacrée à la présentation par Tim Anderson des monnaies complémentaires, du projet en cours de construction avec APRES-GE, et de l'utilité de ces monnaies pour encourager les échanges économiques intra-ESS. Cette présentation est accueillie très favorablement par tous les participants qui voient tout de suite l'intérêt de l'affaire : avoir une monnaie d'échange à l'intérieur de l'ESS va nous inciter fortement à augmenter nos achats-ventes intra-ESS et va constituer l'aiguillon nous obligeant à avoir le réflexe « banane Max Havelaar ». L'intérêt est si marqué qu'il est question d'organiser un prochain café sur ce sujet.
Synthèse des bonnes pratiques
1. Objectif interne à la Chambre : augmenter significativement les achats-ventes intra-ESS.
2. Objectif externe : faire connaître au grand public les biens et services offerts sur le marché par les membres de la Chambre afin de progressivement créer un réflexe du type « banane Max Havelaar ».
3. Construire une stratégie de communication centrée sur les membres de la Chambre et ce qu'ils offrent.
4. Participer et/ou soutenir à la création d'une monnaie complémentaire.
5. Organiser un salon d'affaires de l'ESS de la région genevoise.