Tirer un trait sur la richesse extrême : une chronique d’APRÈS-Ge dans la Tribune de Genève

Alors que les inégalités de richesse atteignent des sommets, la question de leur impact sur la démocratie, la cohésion sociale et l’environnement devient une question centrale. Dans la nouvelle chronique mensuelle d’APRÈS-Ge dans la Tribune de Genève, Caroline Dommen explore l'idée d'une ligne de richesse extrême, à l’image du seuil de pauvreté, pour structurer le débat public et orienter des politiques économiques plus équitables et durables.
Pourquoi une limite à l’extrême richesse ?
En 2024, la fortune des milliardaires a augmenté de 2 000 milliards de dollars, tandis que les niveaux de pauvreté restent quasi inchangés. En Suisse, 110 milliardaires détiennent à eux seuls près de 300 milliards de francs, un écart qui soulève de nombreuses interrogations sur les conséquences d’une concentration excessive des richesses.
Selon plusieurs études récentes, cette accumulation a des effets délétères :
- Concentration du pouvoir et affaiblissement de la démocratie, avec une influence croissante des riches sur les politiques publiques et les médias.
- Impact environnemental : l’empreinte carbone moyenne d’un milliardaire est un million de fois supérieure à celle d’un citoyen ordinaire.
- Remise en cause du principe de méritocratie, alors que 60 % des grandes fortunes sont issues d’héritages, de monopoles ou de liens privilégiés avec le pouvoir économique.
Un outil pour repenser notre rapport à la richesse
Pour répondre à ces dérives, l’idée d’une ligne de richesse extrême (LRE) émerge. Cette notion, encore débattue, viserait à fixer un seuil au-delà duquel la concentration de richesses devient nocive pour la société. Comme pour le seuil de pauvreté, l’objectif n’est pas de punir, mais d’amorcer une réflexion collective sur les finalités de l’économie. Qui bénéficie réellement de la croissance ? Quel est son coût ?
Selon un sondage récent, 81 % des millionnaires interrogés estiment qu’un tel seuil devrait exister, situé entre 10 millions et 1 milliard de dollars.D'autres préconisent une mesure relative, prenant en compte les écarts de richesse au sein de chaque pays.
Une chronique pour repenser l’économie
Avec sa nouvelle chronique mensuelle dans la Tribune de Genève, APRÈS-Ge propose une réflexion critique sur les enjeux économiques et sociaux contemporains. Chaque mois, des membres du réseau partageront leur expertise pour interroger les modèles dominants et valoriser les alternatives portées par l’économie sociale et solidaire.