" Nos loisirs peuvent-ils (et doivent-ils) être sobres ? " interview de HelloCarbo

" Comment faire pour que nos pratiques culturelles et nos loisirs altèrent le moins possible l’habitabilité de notre terre ? La sobriété peut-elle élargir et densifier nos existences ? Le chercheur Nathan Ben Kemoun travaille sur ces questions depuis plusieurs années, et partage aujourd’hui quelques ébauches de réponses sur le site d'hellocarbo.

Golf, piscine, tuning… : toute activité peut-elle devenir sobre ?

N B K : Quand on parle de sobriété, on est vite confronté à cette question : qui décide qu’une pratique est sobre ou ne l’est pas ? En première intention, il est préférable d’éviter les jugements hâtifs de classe ou de valeur. Par exemple, on évitera de dire que le tuning ne serait pas sobre, mais le golf si (d’ailleurs ce n’est pas le cas, et à plusieurs niveaux). Ce serait une erreur. Avec l’horizon ouvert par la « sobriété » (en extension comme en intensité), il ne s’agit pas de dire de façon surplombante si une pratique est sobre ou ne l’est pas, mais plutôt de s’intéresser à l’histoire des pratiques, à la forme des attachements, à la spécificité des liens noués avec les choses, les gestes et les activités, dans chaque situation singulière. 

« Il est temps de politiser la question du renoncement »

Nathan Ben Kemoun

De plus, il n’est ni envisageable ni souhaitable de casser brutalement les attachements et les pratiques auxquelles les gens tiennent, car la consistance de nos existences dépend en large partie des attachements, des expériences répétées, des histoires et des habitudes gestuelles que nous avons noués au fil du temps au sein de ces pratiques. En comprenant mieux les attachements, en les mettant au cœur de nos enquêtes et de nos questionnements, secteur par secteur, pratique après pratique, nous serons mieux à même de savoir comment les déplacer ou les remodeler. " Lisez l'interview sur le site de HelloCarbo.

Photo de Guduru Ajay bhargav

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