Etude exploratoire "Neutralité carbone" à Genève en 2050 - Centre Interdisciplinaire de la Durabilité (CID) de l’Université de Lausanne

" Décarboner la société en s’affranchissant des énergies fossiles est assurément l’un des plus grands défis jamais posés à l’humanité. Depuis 40 ans, nombre d’engagements ont été pris au niveau international pour limiter les émissions de gaz à effet de serre d’origine anthropique et, ainsi, le réchauffement de l’atmosphère. Pourtant, force est de constater que ces différentes stratégies, agendas et autres protocoles non contraignants manquent d’efficacité. En effet, les émissions de gaz à effet de serre continuent de croître1 , menaçant à terme l’habitabilité même de nombreuses régions du globe et avec des conséquences marquées sur la biodiversité, les ressources en eau, les rendements agricoles, l’économie et la santé. Si la Suisse tend à stabiliser la quantité de gaz à effet de serre émise sur son territoire, son empreinte carbone dépasse encore largement le quota auquel elle aurait droit pour réussir à limiter le réchauffement de l’atmosphère à 1,5°C comme préconisé par le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC)2 . En prenant en compte l’ensemble des émissions induites par nos modes de vie et les biens importés, le compteur explose jusqu’à atteindre une somme estimée entre 12 et 15 fois supérieure au budget annuel alloué correspondant à l’équivalent d’environ une tonne de CO2 par personne. De plus en plus sensibilisée à la problématique des changements climatiques, la population, les jeunes en tête, appelle au changement et à une transition vers des cadres et modes de vie plus responsables et compatibles avec les objectifs de préservation du climat. Le temps est plus que jamais à l’action et nombre de collectivités publiques se sont engagées politiquement à atteindre la neutralité carbone d’ici 2050, à l’image du canton de Genève qui a déclaré, le 4 décembre 2019, l’urgence climatique accompagnée de nouvelles ambitions : -60% d’ici 10 ans et -90% en 2050. Au vu de l’important écart à l’objectif, il est évident que ce changement de cap impliquera de larges adaptations. Quelles sont les évolutions de nos cadres et nos modes de vie qui s’imposent pour réussir à relever le pari de la neutralité carbone en 2050 ? En vue de nourrir les réflexions menées à l’échelle du canton de Genève, au niveau stratégique et dans le cadre de la révision de son Plan Climat, l’État a fait appel au Centre Interdisciplinaire de la Durabilité (CID) de l’Université de Lausanne. Ce dernier a imaginé, avec le support d’un groupe de douze experts de l’UNIL et l’appui d’un panel d’experts représentatif des principales politiques publiques concernées, quatre scénarios reposant sur des corpus de mesures plus ou moins ambitieuses et des contextes différents, afin d’avoir une image plus précise des futurs possibles. " - Lire le dossier complet