Mme. Esther Alder - Les Verts
Qu’est-ce pour vous l’économie sociale et solidaire ?
Ce sont des actrices et des acteurs économiques et sociaux qui se sont réunis autour de valeurs durables et éthiques pour produire des biens et des services utiles aux gens.
En tant que magistrates verte en charge du Développement de la cohésion sociale et de la solidarité, je suis particulièrement attachée à la prise en compte de l'environnement, à la gestion participative et au management social, autant de principes moteurs pour l'ESS.
Pensez-vous qu’il faille développer l’économie sociale et solidaire à Genève ? (qui représente 10% des emplois dans la région) ?
10% des emplois et 6,5% des entreprises de la région c'est bien, mais comme il a été dit lors de la Journée de l'ESS le 12 mars dernier, c'est l'économie sociale et solidaire qui devrait être la norme ! Il y a donc encore beaucoup de chemin à faire. Au sein de la Chambre genevoise, APRÈS-GE, l'écart salarial entre le plus petit et le plus grand salaire est de 1,7. C'est exemplaire. Tout comme le fait de voir que les femmes sont bien représentées dans les directions exécutives des entreprises, que les stagiaires sont trois fois plus nombreux qu'ailleurs dans le Canton, etc. On ne peut qu'être favorable au développement d'un entrepreneuriat aussi responsable et durable.
Durant votre mandat comme futur/e Conseiller /ère administratif /ive, quelles mesures vous semblent opportunes de prendre pour développer l’ESS à Genève ?
L'ESS a désormais la taille critique pour produire durablement dans tous les domaines d'activités. Encore faut-il que les consommateurs adhèrent, au-delà de la banane ou du café Max-Havelaar !
S'inscrivant dans une perspective de transition, l'ESS doit continuer à être soutenue par les pouvoir publics sur divers plans :
- soutien à son incubateur Essaim qui accompagne le développement durable d'entreprises,
- visibilité de ses actrices et acteurs,
- participation financière ponctuelle à des événements,
- facilitation pour les nouvelles initiatives et obtention de capitaux nécessaires à leur lancement,
- Etc.
Mme. Laurence Corpataux - Les Verts
Qu’est-ce pour vous l’économie sociale et solidaire ?
C’est une économie non spéculative, collaborative, solidaire, responsable qui promeut la coopération, la mise en commun, entre autre, de savoirs, de lieux, d’outils et d’espace de production. Les notions du « co » (co-création, co-construction, co-production, etc.) et de « peer to peer » y sont donc importantes. Son but est de faciliter les échanges et le partage être les différents acteurs afin de potentialiser les synergies et développer des prestations locales diversifiées. Le développement l’économie se fait dans le respect des personnes et de l’environnement. C’est donc une économie durable et intégrative.
Pensez-vous qu’il faille développer l’économie sociale et solidaire à Genève ? (qui représente 10% des emplois dans la région) ?
Oui, pour la mutualisation des savoirs qui engendre une créativité favorisant le développement économique ; pour les « retours sur investissement » qui sont une amélioration de l’intégration et un traitement plus équitable de chaque citoyen-ne ou acteur-trice, pour l’injection des profits générés dans l’économie locale qui est une source du développement économique local.
Durant votre mandat comme futur/e Conseiller /ère administratif /ive, quelles mesures vous semblent opportunes de prendre pour développer l’ESS à Genève ?
Favoriser une économie sociale et solidaire :
- Par la mise en place d’une politique du moindre déchet (réduire-réparer-réutiliser-récupérer-recycler);
- Par la multiplication d’actions collaboratives locales telles que le troc et le partage de savoirs, d’outils, d’espaces et d’infrastructures;
- Par le soutien de l’Etat au développement de l’économie sociale et solidaire.
Mme. Sandrine Salerno - Parti socialiste
Qu’est-ce pour vous l’économie sociale et solidaire ?
L’économie sociale et solidaire est une alternative économique. L’économie doit avoir une utilité sociale, permettre l’emploi et le partage des richesses produites, et garantir le renouvellement des ressources. L’économie dominante et la financiarisation de la société ne sont pas une fatalité. D’autres modes de production, de distribution, d’échanges et de consommation des biens et services sont possibles comme le montre l’Economie Sociale et Solidaire.
L’ESS est une réalité à Genève. Les objectifs qu’elle poursuit, la capacité qu’elle démontre jour après jour à les réaliser sont la preuve qu’il est possible de faire avancer l’économie autrement.
Pensez-vous qu’il faille développer l’économie sociale et solidaire à Genève ? (qui représente 10% des emplois dans la région) ?
L’économie sociale et solidaire doit se développer pour devenir une véritable alternative en offrant les biens et services dont les habitant-e-s ont besoin. De nombreuses organisations, associations, entreprises répondent déjà aux critères de la Chambre mais ne savent pas qu’ils ou elles pourraient faire partie de l’ESS. Il y a donc un double travail : inciter à la création d’organisations de l’ESS et faire adhérer des organisations existantes à s’engager dans l’ESS. Un autre pan du travail porte sur la sensibilisation et information des habitant-e-s pour favoriser des choix de consommation responsable. Les collectivités publiques, le Canton, les communes, doivent également s’engager. Le soutien à l’économie sociale et solidaire est au cœur de mon engagement depuis mon arrivée à la présidence du Département des finances et du logement. Par exemple, nous subventionnons chaque année l’incubateur Essaim de l’économie sociale et solidaire.
Durant votre mandat comme futur/e Conseiller /ère administratif /ive, quelles mesures vous semblent opportunes de prendre pour développer l’ESS à Genève ?
Je poursuivrais mon engagement avec le service de l’Agenda 21 qui soutient les projets et les structures de l’ESS ainsi que le travail sur les critères d’attribution des marchés publics ou la politique d’achats responsables. Mais pour cela, il faudra disposer disposer des moyens nécessaires. En 2013, la droite élargie a proposé la suppression du service de l’Agenda 21. En 2014, elle a demandé la suppression des subventions octroyées par ce même service, dont celle de l’incubateur Essaim. Pour que l’ESS soit soutenue par la Ville, il faudra une majorité de l’alternative au Conseil municipal et au Conseil administratif en 2015.